Clermont a “fait son deuil”

clermondPassé tout près d’un titre de champion d’Europe face à Toulon (15-16) après avoir mené 15-6 à l’heure de jeu, Clermont dispose d’une semaine pour se préparer au mieux à la demi-finale du Top 14 contre Castres samedi. Pour éviter une nouvelle saison blanche malgré un niveau de jeu exceptionnel, les « Jaunards » ont parlé pour “faire le deuil de la finale perdue” et “se remobiliser”.

Un vestiaire dévasté

“Au coup de sifflet final, a reconnu le directeur général du club Jean-Marc Lhermet, ce fut à l’image de ce que nous avons pu connaître après des rendez-vous ratés : un vestiaire dévasté, des joueurs tristes et remplis d’un sentiment de déception énorme. Peu de bruit, une ambiance forcément pesante comme cela avait été le cas en 2007, en 2009 et 2010 après le quart de finale face au Leinster. Nous avions fondé beaucoup d’espoirs dans ce match et mis presque tous les ingrédients nécessaires pour réussir …et, au final, nous ne sommes pas récompensés. C’est un mélange entre le sentiment d’avoir tout donné et de s’être beaucoup investis, mêlé à celui de la déception. Tous les rêves d’une saison européenne idéale qui s’évanouissent en une seconde. C’est ce moment qui est difficile à passer”

Une défaite qui peut faire très mal

La frustration et la déception dominaient chez les Clermontois. L’accumulation de défaites en demi-finale, deux en Top 14 et une en Coupe d’Europe, ou en finale, lors des deux dernières saisons peut fragiliser les Auvergnats. “Perdre plusieurs fois de la sorte joue au nouveau inconscient. C’est un peu comme le syndrome de Clermont en finale de championnat (10 défaites avant le premier titre en 2010). Il y a des défaites qui font plus mal que les autres. C’est un ébranlement, un vrai traumatisme pour le coup surtout que la répétition de ces traumatismes dans le temps renforce son impact sur les joueurs“, a souligné Christophe André, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne de Paris et spécialiste de la psychologie du sport.

Oublier cet échec

Les Clermontois ont choisi la thérapie de l’oubli pour évacuer cette défaite. “Au fil des heures, les joueurs ont réagi, ils ont commencé à parler et à évacuer ce sentiment de déception. Chacun essaye de mettre des mots pour panser ses propres plaies mentales, pour mieux repartir. Il faut arriver, en quelque sorte, à faire le deuil de la finale perdue pour repartir vers de nouvelles échéances qui sont une vraie chance“, explique Lhermet. “Pour certains groupes, reprendre des souvenirs douloureux ensemble et en parler permet de faire une vidange émotionnelle”, détaille André. “Tout est remis à plat pour un nouveau départ.”

“Il faut arriver à se dire que c’est du passé et que rester sur cet échec ne sert à rien si ce n’est à se donner mal à la tête. Nous allons vite nous reprendre. La remobilisation appartient aux joueurs, cela doit venir de l’intérieur. J’ai l’impression que nous avons rebasculé lors de l’entrainement de mardi. Je sens les mecs concentrés et déterminés en espérant que nous seront à la hauteur face à ces Castrais très performants face aux Montpelliérains“, a abondé l’entraineur Vern Cotter, qui déjà connu trois défaites en finale de Top 14 avec Clermont entre 2007 et 2009.

Une demi-finale qui tombe bien

Pour se remobiliser, il n’y a pas mieux qu’un autre objectif pour passer à autre chose. “On a encore un objectif qui est le championnat et on a largement les moyens d’aller au bout. L’avantage c’est qu’on a un match derrière pour pouvoir rebondir, ce n’a pas toujours été le cas toutes les années. Il va falloir se remettre samedi au boulot, et d’abord se remettre la tête à l’endroit pour viser le Bouclier de Brennus. On sait qu’on peut mieux faire. Il faut gagner quelque chose. La saison est belle quand il y a quelque chose au bout. Et là, pour l’instant, il n’y rien du tout“, a dit le troisième ligne de Clermont Julien Bonnaire. “C’est une équipe qui est plutôt solide sur les bases”, a-t-il ajouté à propos de Castres, future adversaire en demi-finale. “On sait à quoi s’attendre. Ça a été engagé face à Toulon et ça le sera face à Castres.”

S’inspirer de Toulouse

“On ne sait jamais comment un groupe va réagir. Je me souviens qu’en 2008, nous avions perdu en finale de H Cup ; pour autant, cela ne nous avait pas empêché d’être champions de France quelques semaines plus tard. Au contraire, ce peut être un levier de motivation supplémentaire : en cas de défaite, on est revanchard” a rappelé le deuxième ligne de Toulouse Patricio Albacete. “C’est sûr, le deuxième ligne de Castres et du XV de France Christophe Samson, les Clermontois vont avoir une grosse envie. Leur motivation va être décuplée. Suite à leur échec, ils n’ont qu’un objectif, celui d’être champion de France“

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